Travaux historiques

Auschwitz
Camp hitlérien d'extermination
Ouvrage collectif


"Cette publication se propose de présenter sous une forme aussi concise que possible les principales informations sur tout ce qui a composé le mécanisme du fonctionnement du camp de concentration d'Auschwitz qui, sans exagération, a mérité le nom "d'enfer d'Auschwitz". Elle comprend cinq chapitres étroitement liés entre eux par la construction et le sujet. Le premier a trait à la genèse du camp, à l'histoire de sa construction et de son agrandissement, le deuxième présente les conditions de la vie concentrationnaire, le troisième se concentre sur les différentes formes et méthodes d'extermination des prisonniers, le quatrième décrit la structure organisationnelle et les manifestations de Résistance au camp et autour du camp et enfin, le cinquième concerne la recherche et le châtiment des criminels d'Auschwitz."

Auschwitz
Camp hitlérien d'extermination
Ouvrage collectif
Editions Interpress, Varsovie, 1978
204 pages 


CHRISTIAN BERNADAC 
Les médecins de l'impossible


"Mauthausen, Buchenwald, Dachau, Auschwitz... chaque camp de concentration a connu tout au long de la Seconde Guerre Mondiale d'innombrables "miracles médicaux" réalisés par des médecins déportés. Dans cet univers créé pour l'extermination, les Médecins de l'Impossible, sans médicaments, sans outillage chirurgical ont obtenu des résultats stupéfiants. Christian Bernadac a recherché et retrouvé 150 médecins ayant exercé dans les "Reviers" (les infirmeries) des camps de concentration, 100 infirmiers et 300 déportés protégés, cachés, guéris, ou amputés par leurs camarades. Cette enquête sans précédent et soixante manuscrits inédits rédigés spécialement pour ce livre ont permis à Christian Bernadac de retracer le combat inconnu des Médecins de l'Impossible. Ce livre, malgré sa dureté et son intensité dramatique comporte un message d'espoir. Il est une réponse aux Médecins Maudits. Dans cet ouvrage, l'un des plus grands succès de librairie de l'après-guerre, l'auteur retraçait l'aventure criminelle des chercheurs nazis qui pratiquèrent sur des cobayes humains différentes expériences médicales."





Les Médecins de l'Impossible
Christian Bernadac
Editions France-Empire, 1er trimestre 1969
444 pages


DANIEL BLATMAN
Les marches de la mort
La dernière étape du génocide
été 1944 - printemps 1945


"Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'étaient évacués les camps de concentration, entre 250 000 et 300 000 détenus ont perdu la vie sur les 700 000 qui y étaient encore internés en janvier 1945. Ils ont été massivement massacrés par leurs gardiens à la veille du départ, par les escorteurs des colonnes d'évacués ainsi que par des meurtriers de provenance diverse dont un bon nombre de civils, et ce, souvent sur le territoire de l'Allemagne. Même dans l'histoire du IIIe Reich qui, malgré la brièveté de son existence, a atteint des niveaux de criminalité inédits, on trouve peu d'exemples d'un meurtre de masse aussi féroce, aussi cruel et aussi efficacement mené que celui qui fut perpétré à la veille de son effondrement final. En quoi cette ultime période du conflit durant laquelle se joua le dernier acte du génocide nazi est-elle singulière ? S'agit-il d'une phase différente de celle qui avait précédé la fin d'octobre 1944, date à laquelle Himmler donna l'ordre de cesser les massacres à Auschwitz ? Relève-t-elle de la politique génocidaire amorcée à l'été 1941 ? Tout s'explique-t-il par le chaos lié à l'effondrement du régime ? La période des marches de la mort se distingue-t-elle des autres étapes du génocide nazi par des traits spécifiques ? Ces questions n'avaient quasiment pas été débattues jusqu'à présent malgré l'abondance des travaux scientifiques sur les camps de concentration et le génocide nazi. Cette étude, qui s'appuie sur un abondant matériau d'archives en toutes langues dispersées un peu partout dans le monde, est la première à décrire et à analyser la fin du IIIe Reich sous son aspect le moins connu : sa tentative ultime pour achever sa "mission historique" en liquidant les ennemis de la "race aryenne" et ses adversaires politiques avant son propre anéantissement."

Les marches de la mort
La dernière étape du génocide nazi
été 1944 - printemps 1945
Daniel Blatman
Editions Fayard, Paris, janvier 2009
583 pages 


Le Génocide des Juifs entre procès et histoire 
1943-2000
Sous la direction de Florent Brayard


"Depuis 1943, la justice s'est faite sous le double signe de la punition des criminels nazis et de la mise en évidence de leurs crimes, à des fins parfois éducatives ou édifiantes. Et le juge, en disant les crimes, a souvent dit en même temps l'histoire. Bien que les traditions juridique et historique soient différentes, les pratiques employées par le juge et par l'historien se sont ici révélées très proches, surtout avec la tenue de procès tardifs à valeur "historique". Les grands procès de Nuremberg, ou de Francfort contre les gardiens d'Auschwitz, le procès Eichmann à Jérusalem ou encore les procès contre Barbie, Touvier et Papon, ont contribué de manière décisive à la constitution de récits historiques. Ainsi historiens et juges se croisent : les premiers ont souvent été considérés comme des auxiliaires de justice, comme des "témoins" ou comme des experts; en même temps, les jugements, interrogatoires, pièces à conviction établis par les seconds ont constitué pour eux une source irremplaçable. C'est de cette confrontation que rend compte ce livre sur la postérité de la Shoah."





Le Génocide des Juifs entre procès et histoire
1943-2000
Sous la direction de Florent Brayard
Editions Complexe, Bruxelles, décembre 2000
308 pages 


RICHARD BREITMAN
Secrets officiels
Ce que les nazis planifiaient 
ce que les Britanniques et les Américains savaient


"Les Américains et les Britanniques étaient-ils au courant des crimes monstrueux que nous désignons aujourd'hui sous le nom d'Holocauste ? Quand les ont-ils découverts ? Quand et comment les nazis ont-ils planifié l'extermination des Juifs ? Quelles furent les réactions du peuple allemand à ce cauchemar ? Y a-t-il participé ? Savait-il ? Au cours d'une guerre conduite pour s'assurer une position dominante à l'échelle mondiale et pour mettre en oeuvre un projet racial fantasmatique, le régime nazi a commis des crimes monstrueux. A mesure que la défaite approchait, les plus hauts responsables tentèrent de détruire les innombrables traces qui prouvaient le meurtre de millions de personnes. S'ils ont échoué, ils ont néanmoins réussi à créer de sérieuses failles dans les annales historiques. Ils ont rendu particulièrement difficile le travail des historiens pour reconstituer le processus par lequel les chefs nazis avaient planifié la Shoah. Certaines des preuves étaient pourtant depuis longtemps entre les mains des responsables occidentaux. Les services de renseignements britanniques  avaient en effet intercepté et déchiffré de nombreux messages radio des forces de police allemandes et, plus tard, e la SS. Marquées Secret absolu, Ne doit jamais sortir de ce bureau, ces preuves essentielles furent soigneusement dissimulées. Plus de cinquante ans plus tard, elles sont sorties des archives et peuvent désormais être versées aux débats. En intégrant ces nouvelles preuves aux sources déjà connues, Richard Breitman examine comment et quand les leaders nazis ont organisé l'Holocauste. Il s'attache à évaluer l'ampleur de la dissimulation britannique et américaine des informations sur les massacres nazis, et les tensions ainsi déclenchées entre ces deux puissances, notamment sur la manière de réagir face à cette horreur. Son ouvrage, passionnant et effrayant, s'achève par un examen des conséquences du maintien du secret sur ces informations pendant tant de décennies."

Secrets officiels
Ce que les nazis planifiaient
ce que les Britanniques et les Américains savaient
Richard Breitman
Calmann-Lévy, "Histoire", janvier 2005
362 pages


CHRISTOPHER BROWNING
Des hommes ordinaires


"Des hommes ordinaires raconte les "exploits" du 101e bataillon de réserve de la police allemande dans le district polonais occupé de Lublin. Ils étaient cinq cents. Leur mission : nettoyer les villages polonais des Juifs. De juillet 1942 à novembre 1943, ils ont assassiné d'une balle en pleine tête 38 000 victimes et en ont déporté 45 000 vers Treblinka. L'enquête de Christopher Browning est presque unique en son genre. Elle s'appuie sur les archives judiciaires allemandes de l'Etat de Hambourg, contenant les pièces des procès qui furent instruits dans les années 60. Procès qui se conclurent par des peines de principe, ridiculement disproportionnées au regard de l'épouvante en question, mais reflétant en même temps le climat de l'Allemagne au sein de laquelle les criminels avaient repris leur place de citoyens normaux, inoffensifs et très ordinaires."

Des hommes ordinaires
Christopher Browning
Editions 10/18 Bibliothèques, octobre 1996
284 pages


OLIVIER CARIGUEL
Panorama des revues littéraires sous l'Occupation
Juillet 1940 - Août 1944


"Disséminées sous l'Occupation sur trois continents, 85 revues littéraires légales et clandestines ont animé la vie littéraire française. Leur activité, leur fonctionnement et leur rôle restaient jusqu'à présent méconnus. Dans ce panorama, 85 fiches signalétiques et critiques donnent le sommaire intégral des numéros parus et parfois non parus. 48000 pages ont été consultées pour une somme de 840 numéros. Chaque fiche est enrichie d'une notice historique inédite. Fondée sur les archives du ministère de l'Information et du ministère des Affaires étrangères ainsi que sur des archives allemandes, et sur de nombreux témoignages d'animateurs de revues, cette étude ouvre les arcanes de la Résistance qualifiée de "littéraire", entre clandestinité et légalité subversive."

Panorama des revues littéraires sous l'Occupation
Juillet 1940 - Août 1944
Olivier Cariguel
Editions Imec, "Inventaires", mars 2007
603 pages


STÉPHANE COURTOIS - ADAM RAYSKI
Qui savait quoi ? 
L'extermination des Juifs 1941 - 1945


"Au lendemain du procès Barbie, alors que nombreux sont ceux qui se prévalent du secret imposé par les nazis pour affirmer qu'ils "ne savaient rien", qu'ils "n'avaient pas voulu cela", le moment est venu de rappeler à un large public que dès 1942-43, la presse résistante informait, certes avec difficulté, sur le génocide. Plus généralement, à travers plusieurs études ponctuelles sur le gouvernement de Vichy et les collaborationnistes, l'opinion publique et les églises françaises, mais aussi Londres, Washington et les organismes juifs mondiaux, les auteurs de ce livre ont voulu répondre à cette question essentielle : qui savait quoi du génocide ?"

Qui savait quoi ? 
L'extermination des Juifs 1941 - 1945
Stéphane Courtois - Adam Rayski
Editions de La Découverte, septembre 1987
236 pages




JACQUES DARVILLE - SIMON WICHENE
Drancy la juive ou la 2e inquisition
préface de Tristan Bernard


"Quand on m'a demandé une préface pour ce livre émouvant, j'ai pensé que c'était le devoir d'un écrivain de contribuer , dans la mesure de ses moyens, à une propagande efficace contre les horreurs de la guerre. Ce hideux fléau ne satisfait que trop ce besoin de haine qui déshonore l'humanité. (...) Il y a deux ans, un amateur d'autographes, vient me demander quelques mots pour son album. Je me souviens d'y avoir écrit : "Le Genre Humain, qui devrait avoir six mille ans de sagesse, retombe en enfance à chaque nouvelle génération." Le remède à cela, c'est que les générations nouvelles s'instruisent. Ce livre se conforme à cette tâche : il instruit. Répétons-le : il enseigne la haine de la Haine." Tristan Bernard

Drancy la juive ou la 2e inquisition 
Jacques Darville - Simon Wichene
Préface de Tristan Bernard
Editions A.Berger Frères, Cachan, 1945
127 pages 


DIDIER EPELBAUM
Obéir
Les déshonneurs du capitaine Vieux
Drancy 1941 - 1944


"20 août 1941. Du jour au lendemain, le gouvernement de Vichy et la Gestapo métamorphosent plus de trois cents gendarmes en gardiens de camp de concentration. Pendant trois ans, à Drancy, banlieue parisienne, des "soldats de la loi" formés au service de la République vont brutaliser près de soixante-dix mille innocents, enfants, femmes, personnes âgées, les empêcher de s'évader. Ils vont escorter les convois d'extermination jusqu'à la frontière allemande. "J'ai obéi aux ordres, j'ai fait respecter le règlement." Ainsi se justifieront ceux qui rendront des comptes à la Libération. Mais tous n'ont pas obéi de la même manière. A Drancy, il y eut des bourreaux, des collaborateurs et des profiteurs, dont celui qui fut leur chef en 1942, le capitaine Marcelin Vieux. D'autres gendarmes, résistants ou simplement bienveillants, ont réussi à garder leur dignité. Parmi eux, un "juste" sera reconnu. L'auteur a confronté les témoignages des internés aux archives inédites de la gendarmerie nationale, de la police et de la justice. En retraçant l'histoire du camp de Drancy et celle du capitaine Vieux, il nous permet de comprendre pourquoi certains ont obéi aveuglément à des ordres iniques et pourquoi d'autres ont récusé la nazification qui leur était imposée."



Obéir
Les déshonneurs du capitaine Vieux
Drancy 1941 - 1944
Didier Epelbaum
Editions Stock, Paris, octobre 2009
330 pages 


GERALD FLEMING
Hitler et la Solution finale


"La controverse "révisionniste" est la plus vaine, la plus odieuse qui soit. Ainsi que l'établit dans ce livre Gerald Fleming, nous savons pour ainsi dire tout sur la "Solution finale". Nous connaissons celui qui l'a voulue et ordonnée - Hitler -, ceux qui l'ont mise en oeuvre - Himmler au premier rang -, les étapes et les moyens de sa réalisation, depuis les exécutions massives de la forêt de Rumbuli près de Riga jusqu'aux gazages d'Auschwitz. Les documents et les témoignages sont là : nombreux, concordants, ne laissant nulle place au doute. Gerald Fleming les présente et les commente avec une précision et un scrupule admirables. Précision et scrupule nécessaires, car ce crime inouï, ses auteurs ont voulu le cacher, après l'avoir annoncé. Des astuces méthodiques de Hitler pour protéger son nom de toute association avec la "Solution finale" jusqu'aux efforts de Himmler pour dégager in extremis sa responsabilité, Fleming démonte les ruses des criminels pour effacer leurs traces. Il n'y a ni philosophie ni littérature dans ce livre. Seulement l'histoire exacte d'un crime concevable."





Hitler et le Solution finale
Gerald Fleming
Editions Julliard, "Commentaire", Paris, mai 1988
284 pages  


JEAN-FRANÇOIS FORGES - PIERRE JÉRÔME BISCARAT
Guide historique d'Auschwitz


"Les camps de concentration d'Auschwitz I, Birkenau, Monowitz et leurs kommandos ainsi que le centre d'extermination de Birkenau sont des faits historiques connus. Les nazis souhaitaient édifier à Auschwitz une cité idéale national-socialiste avec une administration, des infrastructures, des exploitations agricoles et industrielles, des camps de concentration et un centre de mise à mort pour les Juifs. Il reste aujourd'hui encore des traces de cette activité. Cependant, si certains de ces sites disparaissent, d'autres sont restaurés, reconstruits, signalés par des monuments. En parcourant les lieux, en suggérant des itinéraires et, en dernière partie, en invitant à découvrir les traces de la vie juive anéantie à Cracovie, ce livre veut transmettre un savoir qui permet de mieux comprendre ce qu'on voit si on va à Auschwitz ou si seulement on en regarde des images. Une histoire rigoureuse, factuelle et chronologique peut assurer la pérennité de la mémoire et accompagner, dans l'avenir, l'humanité irremplaçable des récits des survivants. Avec 70 photographies contemporaines, 25 photographies d'archives, 15 cartes et plans, cet ouvrage unique se veut une visite guidée d'Auschwitz et des traces juives de Cracovie, un "livre compagnon" pour appréhender l'histoire et la mémoire des lieux."



Guide historique d'Auschwitz
Jean-François Forges - Pierre-Jérôme Biscarat
Préface de Piotr Cywinski
Photographies de Léa Eouzan
Editions Autrement, Paris, janvier 2011
288 pages 


SAUL FRIEDLÄNDER
L'antisémitisme nazi
Histoire d'une psychose collective


"L'antisémitisme préexiste au nazisme, et ne le résume pas dans son entier. Le nazisme, produit de la société industrielle en crise et du nationalisme à la dérive, a d'autres composantes. Saul Friedländer démontre pourtant, dans ce livre rigoureux et passionné, que les éléments de "rationalité totalitaire" qui influencèrent le nazisme et l'action anti-juive des nazis comptent peu au regard des tendances fondamentales et des décisions ultimes d'Adolf Hitler et de ses compagnons, qui relèvent clairement de la pathologie collective. L'auteur rappelle certes avec soin les fondements et les constantes de l'antisémitisme allemand qui alimenta le nazisme à sa source. Il indique aussi la part de stratégie qui est incluse dans le racisme nazi, commode ersatz de la lutte des classes, alibi de ces "révolutionnaires" qui avaient pour complices les plus puissants monopoles industriels. Mais recourant ici aux méthodes de la psycho-histoire et de la pathologie sociale, Saul Friedländer donne sa pleine signification à un antisémitisme qui ne fut pas "un" élément, mais bien le moteur principal d'un système tendu tout entier vers la "solution finale" c'est-à-dire vers l'extermination totale du peuple juif."




L'antisémitisme nazi
Histoire d'une psychose collective
Saul Friedländer
Editions du Seuil, "L'Histoire immédiate", Paris, 1971
205 pages 


SAUL FRIEDLÄNDER
Les années de persécution
L'Allemagne nazie et les Juifs 1933 - 1939


"Ce premier volume de L'Allemagne nazie et les Juifs décrit l'arrière-plan de l'extermination des Juifs. Tout en réaffirmant l'obsession de l'"antisémitisme rédempteur" chez Hitler et l'importance de l'idéologie antisémite des nazis, Saul Friedländer retrace les pressions du Parti, le rôle de la bureaucratie d'Etat, le comportement des élites économiques, intellectuelles et religieuses, les réactions des gouvernements étrangers et l'attitude de la population allemande, laquelle n'était pas nécessairement à l'unisson de la politique officielle. Fondé sur une très riche documentation, cet ouvrage montre que, sous une apparente confusion, la politique nazie envers les Juifs du Reich, puis des autres pays, se radicalise sans relâche. Et que, sans qu'il y ait de plan ni de but ultime clairs, les années de persécution auguraient déjà du pire, en cas de guerre."

Les années de persécution
L'Allemagne nazie et les Juifs, 1933 - 1939
Saul Friedländer
Editions du Seuil, Paris, février 2008
529 pages 


SAUL FRIEDLÄNDER
Les années d'extermination
L'Allemagne nazie et les Juifs 1939 - 1945


"Fondé sur de nombreuses archives inédites, nourri de voix innombrables (journaux intimes, lettres, mémoires), ce second volume de L'Allemagne nazie et les Juifs déroule l'effroyable scénario qui mène à la "Solution finale" et à sa mise en oeuvre dans l'Europe occupée. Complicité des autorités locales, soutien actif des forces de police, passivité des populations et notamment des élites, mais aussi promptitude des victimes à se soumettre aux ordres dans l'espoir d'améliorer leur sort ou, à terme, d'échapper à l'étau nazi : c'est cette histoire d'une extrême complexité, au comble de l'horreur, qui est ici relatée avec une maîtrise rare."

Les années d'extermination
L'Allemagne nazie et les Juifs 1939 - 1945
Saul Friedländer
Editions du Seuil, Paris, février 2008
1028 pages




JAN T. GROSS
La peur
L'antisémitisme en Pologne après Auschwitz


"La Pologne de 1945 est sans doute la seule nation d'Europe où l'on dissimule le fait d'avoir sauvé des Juifs durant la guerre. Le pays a alors perdu 90% des 3,5 millions de Juifs qui y vivaient. Malgré cela, les rares survivants sont accueillis animosité à leur retour des camps de concentration ou de leur exil en URSS. L'antisémitisme est très virulent : davantage de Juifs y sont tués après 1945 qu'avant 1939. Et le plus meurtrier des pogroms en temps de paix se déroule dans la ville de Kielce le 4 juillet 1946. Jan T. Gross tente de comprendre comment cela fut possible. Il reconstitue minutieusement le pogrom de Kielce, en s'appuyant sur des documents d'archives et des témoignages, et étudie les réactions des Polonais témoins du meurtre de leurs concitoyens juifs. Il dissèque les réactions, en particulier au sein de l'intelligentsia, que suscitèrent ces meurtres, ces lapidations publiques. Partant du postulat que l'antisémitisme persistant n'est pas la simple continuation des comportements d'avant-guerre, Gross analyse les positions de la résistance polonaise, de l'Eglise catholique et des forces liées au régime instauré en Pologne après le conflit. Il s'attaque notamment au mythe du "judéo-communisme" polonais, qui voudrait que les Juifs aient participé à l'instauration du nouveau régime. Ce dernier a au contraire achevé de vider la Pologne de ses derniers Juifs. Depuis plus d'un demi-siècle, la culpabilité et la honte ont entouré le sort des derniers survivants de la Shoah en Pologne. Avec passion mais lucidité, Jan T. Gross fait enfin la lumière sur ces événements."

La peur
L'antisémitisme en Pologne après Auschwitz
Jan T. Gross
Editions Calmann-Levy, "Histoire", septembre 2010
381 pages




ANNE GRYNBERG
Les camps de la honte
Les intérnés juifs des camps français 1939-1944


"La majorité des Français ignorent aujourd'hui - ou ils l'ont oublié - que leur pays fut sous le régime de Vichy une "terre des camps" : 1940, la zone Sud ne comptait pas moins de 93 "lieux d'internement" où furent détenus dans des conditions effroyables des dizaines de milliers d'"étrangers indésirables", juifs pour la plupart. C'est ce pan occulté de notre histoire nationale que révèle, pour la première fois d'une façon aussi globale et précise, le livre d'Anne Grynberg. Fruit d'un travail de plusieurs années, nourri de dizaines de témoignages originaux et de l'exploitation de fonds d'archives jamais ouverts jusqu'alors, cet ouvrage propose une double approche. Celle d'abord de la froide logique administrative, de sa progression implacable : de la mise en place d'une "police de l'immigration" dans l'entre-deux-guerres à l'ouverture des premiers camps destinés aux réfugiés espagnols dès le début de 1939 et aux exilés allemands et autrichiens à partir de la déclaration de guerre; puis la transformation par Vichy du système des camps au service d'un antisémitisme d'Etat prônant l'exclusion des "éléments inassimilables", français ou étrangers, avant de les déporter vers les camps de la mort nazis. Seconde approche : celle des victimes, dont de très nombreux témoignages restituent ici, avec pudeur et émotion, le calvaire. Anne Grynberg montre à la fois l'indifférence de la majorité des Français face à leurs souffrances et l'extraordinaire dévouement des membres des organisations d'entraide - juives et non-juives - dont les efforts furent toutefois impuissants lorsque commencèrent les premières déportations de Juifs, en 1942. Un ouvrage d'une importance décisive, qui tente enfin de répondre à cette question fondamentale : pourquoi les camps d'internement français ont-ils été, pendant plus de quarante ans, des lieux de silence et d'oubli ?"

Les camps de la honte
Les internés juifs des camps français 1939-1944
Anne Grynberg
Editions La Découverte, "Textes à l'appui", avril 1991
400 pages 




BRUNO HALIOUA
Blouses blanches, étoiles jaunes


"Quel fut le sort réservé aux médecins juifs, en France, pendant la Seconde Guerre mondiale ? Quelle fut l'attitude du corps médical, de la presse, des facultés de médecine ? Quelle est la part de responsabilité du conseil de l'ordre des médecins, créé sous Vichy, dans le processus d'exclusion et de persécution ? C'est à ces questions que l'auteur a voulu répondre dans un ouvrage qui aborde ce sujet pour la première fois. On y découvre la haine ordinaire, la lâcheté, les ambitions personnelles qui font parfois fermer les yeux sur des crimes monstrueux... Et aussi des actes de courage et de résistance anonymes qui ont permis de sauver des vies."

Blouses blanches, étoiles jaunes
Bruno Halioua
Préface du professeur Bernard Glorion
Editions Liana Levi, Paris, décembre 1999
285 pages




RAUL HILBERG
La destruction des Juifs d'Europe

"Il est de très grands ouvrages que les lecteurs n'appellent plus par leur titre, mais le nom de leur auteur. Le Hilberg est de ces quelques-là. Il s'agit, il est vrai, de l'ouvrage de référence sur le génocide. Raul Hilberg n'a pas voulu traiter seulement de la dimension éthique de la Catastrophe : "indicible", "innommable", "passage à la limite de l'humanité", a-t-on répété, le génocide est d'abord - on l'oublie trop souvent - un fait historique. En cela il est justifiable des procédures qu'applique l'historien à ses objets d'études. La Destruction des Juifs d'Europe est le premier grand livre qui explique exhaustivement le comment de la Solution finale, sans prétendre pouvoir définitivement comprendre le pourquoi - qui ne le pourra jamais ? - de la volonté qu'eurent des hommes de détruire jusqu'aux cadavres, à la langue et à la mémoire d'autres hommes. Le génocide - unique dans l'histoire par son caractère systématique - fut l'oeuvre de toute une société moderne et industrielle, mobilisant spécialistes, comptables, juristes, ingénieurs, médecins, fonctionnaires, policiers et soldats, - tous ancrés, à leurs divers niveaux, dans les habitudes d'ordre, de respect de la hiérarchie et de souci de l'efficacité -, pour conduire sans grands heurts le mécanisme de la Solution finale. Les étapes majeures en furent les décrets définissant le terme "Juif", l'expropriation des biens juifs, la séparation et l'isolement physique des victimes, le travail forcé, la déportation, les chambres à gaz. Aucun élément organisé de la société allemande - bureaucratie, ministères, forces armées, Parti, industrie, services publics - ne demeura jamais complètement étranger ni extérieur au processus de destruction. Le génocide, ce n'est pas la banalité du mal, mais sa quotidienneté routinière : chacun, à son échelon, appliqua les procédures normales à une situation exceptionnelle, déployant machinalement, ou par amour du travail bien fait, des trésors d'ingéniosité pour définir, classer, transporter, comme si rien - malgré la volonté de camouflage par le vocabulaire - ne distinguait la Solution finale des affaires courantes. Le génocide demeure, en fin de compte, un fait éminemment humain, terrible manifestation de ce qu'à l'extrême la société des hommes peut commettre et de ce que l'homme peut accepter. N'était la nature chaque jour plus galvaudée du qualificatif, nous n'aurions pas hésité à dire de la publication en langue française de la version intégrale de cet ouvrage, augmentée de substantiels ajouts et compléments par l'auteur, qu'elle constitue un véritable événement."

La Destruction des Juifs d'Europe
Raul Hilberg
Editions Fayard, Paris, mai 1988
1099 pages
première édition : 1985



EUGEN KOGON - HERMANN LANGBEIN - ADALBERT RUCKERL
Les chambres à gaz, secret d'Etat


"Rares furent ceux qui prirent au pied de la lettre les menaces de Mein Kampf. Ils avaient pourtant raison : quelques années plus tard, les morts en Europe se comptaient par millions. La guerre nazie ne fut pas le premier conflit horriblement meurtrier. Son caractère unique dans l'histoire moderne tient essentiellement à la nature d'une grande partie des victimes et aux procédés employés pour les massacrer. Jusque-là, les armées faisaient deux sortes de victimes : les soldats ennemis, en priorité, et, faute de pouvoir faire autrement, les civils qui avaient la malchance de se trouver pris dans la zone de combats. Pour la première fois, les SS recherchèrent délibérément pour les tuer des hommes, des femmes, des enfants qui ne s'opposaient à eux ni en acte ni en parole. On ne massacra pas les juifs et les Tsiganes pour ce qu'ils faisaient, mais pour ce qu'ils étaient. Ce principe de choix commandait un procédé inédit de mise à mort : l'asphyxie à l'aide de gaz toxiques. Cette technique avait l'avantage de permettre de tuer en masse, à l'abri des regards dans des locaux fermés, et n'exigeait que le concours de participants peu nombreux qui s'engageaient à garder un silence absolu. De la sorte, des menaces d'élimination sans cesse proférées mais jamais précisées allaient se transformer en une gigantesque entreprise clandestine. Le secret fut assez bien gardé pour que, jusqu'au bout, les malheureux qui arrivaient à Auschwitz après un voyage atroce puissent ignorer jusqu'au dernier moment le sort qui les attendait. Ce livre ne retrace pas seulement un énorme épisode criminel de l'histoire. Il nous fait pénétrer au coeur d'un mystère qui, en plein XXème siècle et dans un pays considéré comme l'un des plus civilisés du monde, a pu demeurer presque entier jusqu'à la victoire des alliés."

Les chambres à gaz, secret d'Etat
Eugen Kogon - Hermann Langbein - Adalbert Ruckerl
Minuit, "Arguments", Paris, juillet 1984
300 pages 


ROGER MANVELL - HEINRICH FRAENKEL
Le crime absolu


"Elucider, dégager la signification profonde du crime de génocide que le Troisième Reich perfectionna, mécanisa et commercialisa - tel est le but que se proposent Roger Manvell et Heinrich Fraenkel dans ce livre. Le plus grand crime de ce siècle, reflète-t-il seulement le destin auquel une nation particulière s'est laissée entraîner ou bien révèle-t-il de façon unique la part d'ombre de la nature humaine, capable de ressurgir dans n'importe quel pays et à n'importe quel moment ? D'autres nations n'ont-elles pas été coupables du même crime, à notre époque et dans le passé ? Qu'y a-t-il derrière la nation de race pure dont les Nazis se sont faits les champions et leur désir de fonder un empire d'aryens en exterminant ou en réduisant en esclavage ceux qu'ils considéraient comme appartenant à une race inférieure ? Comment des hommes et des femmes, ordinaires ou ayant reçu une éducation supérieure ont-ils pu devenir assassins ? Quel était le secret de la survie dans les camps de concentration nazie, et quelle forme extraordinaire revêtait la société créée par les conditions sous-humaines qui régissaient ces communautés de la mort ? Que nous font découvrir les survivants de ces camps sur la nature humaine et sur les relations humaines ?  Jusqu'à quel point ceux qui ne vivaient pas en Allemagne - par exemple les Anglais, les Russes, le Pape et ses conseillers - ont-ils été eux aussi responsables de la continuation de ces meurtres en masse par leur impuissance à prendre les mesures énergiques qui s'imposaient, quand ils eurent la preuve irréfutable de ce qui se passait ? Jusqu'à quel point les Juifs eux-mêmes ont-ils été les complices soumis de leur propre destruction ? Jusqu'à quel point enfin devons-nous tous partager la honte de ce qui fut perpétré au nom de Hitler ? Telles sont quelques unes des questions que soulève ce livre extraordinaire sur l'extermination en masse au XXe siècle - livre où l'on retrouve les qualités d'historiens et d'écrivains des auteurs de : Ceux qui voulaient tuer Hitler, Herman Goering, et Sans pitié ni remords : Heinrich Himmler."

Le crime absolu
Roger Manvell - Heinrich Fraenkel
Editions Stock, "Témoins de notre temps", décembre 1967
319 pages 


BER MARK
Des voix dans la nuit
La Résistance juive à Auschwitz
Préface d'Elie Wiesel 


"Non ! La Nuit et le Brouillard ne les ont pas dissous. Les corps, écartelés dans la fange, brisés, torturés, sont devenus fumée. Mais les voix ne se taisent pas, elles interpellent la communauté humaine dont on avait voulu les exclure. Ce ne sont pas des survivants qui parlent, dont les récits effroyables et bouleversants devraient cependant se multiplier à l'infini pour témoigner au lieu et place des millions de noms effacés du registre de la vie. Ce livre nous transmet trois chroniques écrites aux portes de l'enfer par des membres du Sonderkommando, le Kommando maudit chargé de l'incinération des monceaux de victimes. Ce n'étaient que des bouts de papier déchirés, souillés, une écriture à demi effacée par l'humidité; ils ont séjourné dans de vulgaires gamelles enfouies dans la cendre des crématoires. Les mots ont encore l'odeur pestilentielle qui stagnait sur le camp; ils tremblent d'une épouvante innommable, leur rythme épouse le halètement forcené des témoins-acteurs dont le désarroi envahit la syntaxe. Défi aux bourreaux, certes. Défi à la bestialité souveraine. Défi à l'Eternel qui a rompu le pacte d'alliance ? Alors, s'élevant du champ de l'ignominie nazie, surgit le visage inaltérable du courage et de la dignité humaine."



Des voix dans la nuit
La résistance juive à Auschwitz
Ber Mark
Préface d'Elie Wiesel
Editions Plon, septembre 1981
362 pages 


MICHAËL MARRUS
L'Holocauste dans l'Histoire


"Faire de l'Holocauste un objet d'étude historique, tel est l'objectif poursuivi par Michaël Marrus dans ce livre. En étudiant minutieusement la très nombreuse littérature consacrée à ce sujet difficile, en lui appliquant les outils de l'analyse historique, sociologique et politique, afin que la rigueur, le détachement et l'objectivité scientifique prennent le pas sur la passion, Michaël Marrus dégage les questions essentielles que les débats enflammés (et, récemment, les tentatives de falsification) ont longtemps obscurcies : Comment la politique nazie a-t-elle évolué vers l'extermination de masse ? Comment évaluer le rôle des collaborateurs (gouvernements et sociétés), mais aussi celui des Alliés, des témoins, des Juifs eux-mêmes ? Quelles leçons peut-on tirer de l'Holocauste ? Juifs et non-Juifs ont-ils assimilé ces leçons ? Cet ouvrage évite la polémique : le phénomène a, certes, un caractère unique et sans précédent, mais il ne doit plus échapper au champ historique; on doit lui appliquer les mêmes critères de recherche et d'évaluation qu'aux autres faits de l'Histoire. C'est ainsi que Michaël Marrus est naturellement amené à nous expliquer pourquoi il n'en a pas toujours été ainsi. Il nous présente les questions sur lesquelles les historiens débattent, et nous dit pourquoi les recherches ont changé de direction au cours de ces dernières années. En ce sens, ce livre, accessible au plus large public, représente un événement, un ouvrage nécessaire. Il a obtenu au Canada (où le Pr Marrus enseigne à Toronto) le prix du meilleur livre d'Histoire de l'année."

L'Holocauste dans l'Histoire
Michaël Marrus 
Editions Eshel, "Histoire", octobre 1990
156 pages 


ou Editions Flammarion, "Champs", janvier 1993


MIRIAM NOVITCH
La vérité sur Treblinka


"En notre qualité d'envoyée spéciale des Archives et du Musée des Combattants des Ghettos, en Israël, nous avons assisté aux procès intentés aux criminels de guerre par les Tribunaux Allemands. Prise par notre travail, nous n'avons pris connaissance du livre de M. Steiner, Treblinka, que trois mois après sa parution. A la première lecture, nous fûmes profondément choquée par les déformations qu'il contenait. Nous avons aussi tôt écrit à l'éditeur, à la préfacière et aux membres du Jury qui ont accordé le prix de la Résistance à l'auteur. Faire un contre-dossier nous a paru une nécessité impérieuse, en raison de la publicité énorme avec laquelle ce livre fut lancé et a été répandu en France et dans le monde, par dizaines de milliers d'exemplaires. Il représentait un danger en donnant une fausse image du comportement des Juifs polonais et de la tragédie de la déportation en général."

La vérité sur Treblinka
Miriam Novitch
Presses du Temps Présent, avril 1967
134 pages



RALF OGORRECK
Les Einsatzgruppen
Les groupes d'intervention et la "genèse de la solution finale"

"Constitués à l'origine de volontaires issus de la SS, les Einsatzgruppen ("groupes d'intervention"), sont actifs dès 1939. Réorganisés au printemps 1941, ils opèrent à partir du 22 juin 1941 sur le front de l'Est, derrière la Wehrmacht, et étoffent massivement leurs effectifs au cours des dix-huit mois suivants. Donné avant l'offensive, l'ordre de tuer les cadres du régime soviétique et les hommes juifs adultes bascule en décision génocidaire dans la première semaine du mois d'août 1941. Loin d'être éloignée du massacre, la Wehrmacht en est le premier témoin oculaire tout en prêtant souvent main-forte aux tueurs. En moins de cinq mois, le massacre devient un génocide à l'échelle de l'URSS d'abord (août 1941), puis à celle du continent européen tout entier (novembre 1941). Les tueries par fusillades opérées par les Einsatzgruppen constituent le laboratoire de la "solution finale". La machine génocidaire connaît toutefois des ratés. A partir de la tuerie de Minsk à laquelle il assiste le 15 août 1941, Himmler se déclare convaincu qu'il faut mettre au point un autre moyen de mise à mort, plus rapide et discret, moins éprouvant surtout pour les tueurs. Ce sera le camion à gaz (Chelmno, décembre 1941), puis la chambre à gaz. Les volontaires du meurtre de masse n'étaient pas des hommes ordinaires, mais les héritiers d'un endoctrinement pour lequel tout juif constituait une nuisance à éradiquer. La force des Einsatzgruppen tient à la convergence de l'endoctrinement, de l'esprit de corps qui ouvre le chemin aux exactions de groupe, et d'une coupure d'avec le monde traditionnel qui permet de lever les inhibitions. Ralf Ogorreck analyse le recrutement, la formation et le modus operandi de ceux qui mirent en oeuvre cette "Shoah par balles" dont on commence à peine à mesurer l'ampleur."

Les Einsatzgruppen
Les groupes d'intervention et la "genèse de la solution finale"
Ralf Ogorreck
Editions Calmann-Lévy, Paris, avril 2007
321 pages 


LÉON POLIAKOV
Auschwitz


"En 1964, Léon Poliakov présente un recueil de documents intitulé Auschwitz. L'ouvrage est le premier du genre en France. L'auteur avait découvert et rassemblé des sources dans le cadre du Centre de Documentation Juive Contemporaine; elles avaient servi à la délégation française, dont il fut membre, au procès de Nuremberg. Car l'histoire du génocide en France a longtemps été écrite dans les marges de la communauté juive organisée, ignorée de l'Université, par des autodidactes qui apprirent sur le tas la rigueur de l'écriture de l'histoire. Poliakov était de ces très rares. Dans cette histoire totale, il conjugue, pionnier, les deux aspects qui étaient encore mal distingués : Auschwitz, haut lieu du génocide; Auschwitz, camp de concentration où l'on vit, fut-ce d'une vie qui n'est pas une vie. Son attention à tout document nouveau et son extrême discernement le conduisent à intégrer un témoignage de Primo Levi, passé inaperçu, et à citer, comme illustration de la barbarie, le plaidoyer du médecin SS d'Auschwitz, Hans Münch, qui ne sera condamné par la justice française qu'en 2000."





Auschwitz
Léon Poliakov
Folio Histoire, avril 2006
330 pages 


ou Julliard, 1967
222 pages


JEAN-CLAUDE PRESSAC
Les crématoires d'Auschwitz
La machinerie du meurtre de masse 


"Quatre-vingt mille documents sur la "solution finale" : les centres d'archives russes, enfin accessibles, permettent une avancée décisive de la connaissance historique. S'appuyant ainsi sur les archives de la Direction des constructions SS (Bauleitung), tombées aux mains des Soviétiques lors de la libération d'Auschwitz en janvier 1945, mais utilisant également les fonds polonais (Musée d'Oswiecim), allemands (Coblence, Weimar et Berlin) et israéliens (Yad Vashem), Jean-Claude Pressac a délibérément privilégié l'approche technique pour comprendre et faire comprendre la mise en oeuvre de la "solution finale". Plans et photographies à l'appui, il démonte méticuleusement et sans réplique le mécanisme de mort industrielle. Qu'on ne s'y trompe pas, la lecture en est aussi bouleversante que celle des témoignages les plus poignants. Sa démarche a l'exceptionnel avantage de reculer les limites de l'analyse historienne, seule vraie barrière aux ravages de l'oubli."





Les crématoires d'Auschwitz
La machinerie du meurtre de masse
Jean-Claude Pressac
CNRS Editions, "Histoire 20ème siècle", août 1993
155 pages 


MAURICE RAJSFUS
Drancy
Un camp de concentration très ordinaire, 1941 - 1944


"Drancy ne fut pas seulement, contrairement à une légende tenace, un camp de transit dans lequel séjournèrent plus ou moins longtemps des "déportables". Maurice Rajsfus a eu accès, après des années de recherches, à des archives jusqu'alors inédites et il a recueilli les témoignages de survivants. Il ressort de son livre que Drancy fut bel et bien un camp de concentration très ordinaire à quelques kilomètres de Paris. Les révélations contenues dans cet ouvrage, quant à la gestion au jour le jour de Drancy, soulèveront bien des polémiques car, cinquante ans après l'ouverture du camp en 1941, il semble que peu d'esprits soient disposés en France à admettre certaines vérités gênantes pour la bonne conscience collective. Ce livre arrache des masques encore douloureux. On comprend, en le lisant, pourquoi, sans doute, il n'y aura jamais de procès Bousquet."

Drancy
Un camp de concentration très ordinaire, 1941 - 1944
Maurice Rajsfus
Editions Manya, "Document", mars 1991
414 pages


RICHARD RHODES
Extermination : la machine nazie
Einsatzgruppen, à l'Est, 1941 - 1943


"Entre 1941 et 1943, un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants furent exécutés par les Einsatzgruppen. Ces groupes d'intervention mobile, constitués de SS et de policiers, ont été les maîtres d'oeuvre de l'Holocauste. La première étape, dans le cadre du plan Barbarossa, visait l'extermination des populations juives, mais aussi slaves, sur le front russe, en Pologne, en Ukraine et en Lituanie. C'est ainsi que, dans les ravins de Babi Yar, en Ukraine, plus de 33.000 personnes furent massacrées en deux jours. "A la main", une par une. La mission des Einsatzgruppen était celle de tueurs professionnels. L'auteur s'intéresse à la nature de cette brutalité froide et calculée, il s'interroge et enquête sur les conditions dans lesquelles des citoyens ordinaires deviennent des meurtriers de masse. Himmler alla jusqu'à créer des institutions spécialisées pour accueillir les tueurs traumatisés. Déséquilibrés mentaux, convaincus de l'idéologie nazie, assassins de bureaux comme Eichmann, mais aussi contemporains d'un monde dans lequel les grandes nations annexaient, colonisaient, déplaçaient et exterminaient les populations civiles "inférieures". L'horreur résiste aux analyses. On sait aussi que le mal absolu à l'oeuvre dans ces tueries a encore cours."



Extermination : la machine nazie
Einsatzgruppen, à l'Est, 1941 - 1943
Richard Rhodes
Editions Autrement, "Collection Mémoires" n°98, Paris, 2004
367


JANET THORPE
Nous n'irons pas à Pitchipoï
Le tunnel du camp de Drancy 


"Septembre 43. Quarante prisonniers du camp de Drancy creusent un tunnel afin de s'évader et de rendre la liberté à leurs 2600 compagnons de détention. A quelques mètres de l'air libre, leur plan est découvert par les SS qui se saisissent de quatorze d'entre eux et les torturent. A bord du train qui les conduit aux chambres à gaz, douze d'entre eux, exécutant le plan d'évasion qu'ils avaient élaboré dans leurs cachots, parviennent dans un incroyable sursaut d'énergie à s'échapper de leur convoi vers Auschwitz. Cet épisode extraordinaire et peu connu de notre histoire sous l'Occupation prend tout son sens dans le contexte du malaise déjà ancien que suscitent ces questions : pourquoi les tentatives de résistance à la mise en oeuvre nazie du génocide furent-elles si rares ? Pourquoi les juifs acceptèrent-ils d'organiser leur propre communauté, facilitant ainsi leur massacre ? Que savaient-ils ? Et quand l'ont-ils su ? Les neuf protagonistes encore vivants de cette ruée audacieuse, certains diraient folle, vers la liberté, leur mémoire commune à peine entamée après six décennies, ont apporté des réponses surprenantes, parfois déroutantes, à ces questions."





Nous n'irons pas à Pitchipoï
Le tunnel de Drancy
Janet Thorpe
Editions de Fallois, Paris, mars 2004
252 pages


MAURICE VAÏSSE
Mai - juin 1940
Défaite française, victoire allemande, sous l'oeil des historiens étrangers


"La défaite a été maintes fois analysée, justifiée : mauvaise préparation de l'armée, stratégie purement défensive, réarmement insuffisant, état-major en retard d'une guerre, pacifisme débilitant, impact d'une "cinquième colonne", complot contre la République... Tout cela est vrai. Reste que la plupart des historiens ont tendance à analyser une suite d'événements à la lumière de leurs conséquences visibles. Dès lors, les histoires de la défaite n'ont-elles pas eu tendance à faire le procès de la France des années 1930 à partir du résultat de la confrontation franco-allemande ? L'avantage des historiens étrangers, invités ici, est de poser un regard distancié sur l'histoire française, renouvelant ainsi en partie l'étude de cette période, sur le plan de la stratégie et des opérations militaires comme sur celui de l'environnement de la défaite (rôle de l'Empire, sort des réfugiés, etc...). L'ambition du Centre d'études d'histoire de la Défense, en réunissant ces textes, est de porter à la connaissance du public français ces résultats de la recherche anglo-saxonne et allemande. Leurs conclusions surprendront plus d'un lecteur et mettront à mal bien des idées reçues..."





Mai - juin 1940
Défaite française, victoire allemande, sous l'oeil des historiens étrangers 
dirigé par Maurice Vaïsse
Editions Autrement, Collection Mémoires/Histoire, avril 2010
première édition : 1er trimestre 2000
231 pages


ANNETTE WIEVIORKA
Auschwitz, 60 ans après


"Auschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible : il est devenu une sorte d'écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs espoirs de paix; le lieu des commémorations officielles, des pèlerinages. Or ceux-ci ont fini par lasser nos contemporains et brouiller la réalité du camp, déconnecté de son histoire pour devenir un simple concept, un symbole. C'est pour rendre le camp d'Auschwitz-Birkenau à sa réalité qu'Annette Wieviorka le rend ici à l'Histoire. En reconstituant pas à pas les circonstances de sa construction, de ses agrandissements colossaux en fonction des populations qu'il a accueillies, de son choix pour la mise en oeuvre de la Solution finale dans l'Europe occupée, elle éclaire sa spécificité et s'attarde sur des éléments fondamentaux de l'entreprise de destruction des Juifs. Mais cette étude précise et passionnante n'est pas strictement historique : elle permet aussi de comprendre les enjeux des polémiques qui naissent autour de la mémoire d'Auschwitz et donne sens au camp-musée qu'il est devenu, afin que celui-ci ne reste pas un lieu muet."




Auschwitz, 60 ans après
Annette Wieviorka
Robert Laffont, janvier 2005
295 pages 


ANNETTE WIEVIORKA
Eichmann
De la traque au procès


"Le 11 avril 1961, le monde a les yeux fixés sur Jérusalem où s'ouvre le procès d'Adolf Eichmann, un des principaux responsables de la "Solution finale de la question juive". Comment Eichmann fut-il retrouvé et enlevé par les agents secrets israéliens ? Pourquoi l'Etat d'Israël a-t-il décidé d'en faire le "Nuremberg du peuple juif" ? Comment fut construit cet événement médiatique mondial? A mesure de leur déroulement, les audiences où témoignent des survivants offrent une nouvelle lecture du génocide des juifs et le font entrer dans la conscience collective. Au-delà du récit du déroulement dramatique du procès et de l'analyse de la personnalité d'Adolph Eichmann, Annette Wieviorka examine les suites polémiques de l'affaire, notamment les positions de Hannah Arendt, ainsi que les procès ultérieurs pour crime contre l'humanité, jusqu'à celui, en 1988, en Israël encore, d'Ivan Demjanjuk. Situé entre les procès de Nuremberg en 1946 et le procès de Barbie à Lyon en 1987, le procès Eichmann marque une étape décisive dans la prise en considération du génocide des Juifs par la communauté internationale."





Eichmann
De la traque au procès
Annette Wieviorka 
André Versaille Editeur, 2011
287 pages
première édition : Editions Complexe, 1989